Maquis Ancel

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Maquis Ancel
Création 1943
Dissolution 1945
Pays France
Allégeance France
Branche Résistance française
Type Maquis
Rôle Groupe de résistants
Effectif 1 000 L'effectif est de 30 en 1943
Fait partie de
  • Armée Secrète (AS)
  • Groupes mobiles d'Alsace Sud
  • Bataillon Strasbourg de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine
Ancienne dénomination Maquis Mireille
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant Antoine Diener

Le maquis Ancel est une unité de résistance de l'Armée secrète (AS) active en Dordogne pendant la Seconde Guerre mondiale. Dirigé par Antoine Diener, instituteur et officier de réserve alsacien-mosellan opérant sous le pseudonyme d'« Ancel », ce maquis constitue un groupe de résistants particulièrement actif du Sud-Ouest de la France. Il devient une des composantes importantes de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine.

Histoire

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Organisation et recrutement

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Dans la zone non occupée, les mouvements de résistance intérieure structurent l'Armée secrète (AS) en 1943, cherchant à recruter des officiers de réserve civils ayant l'expérience du conflit de 1939-1940. Antoine Diener, instituteur et officier de réserve alsacien-mosellan évadé de Moselle annexée de fait et réfugié en Dordogne, est recruté par le réseau Martial par l'intermédiaire de Bernard Metz et Gustave Houver. Il se voit confier par Charles Mangold (alias « Vernois ») la direction d'un maquis AS dans la région de la Double sous le pseudonyme d'« Ancel ».

Conditions géographiques et logistiques

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La Dordogne présente des conditions favorables à l'implantation de maquis. Le territoire, sillonné d'un réseau dense de routes empierrées serpentant à travers bois, fougères et châtaigniers, forme un labyrinthe difficilement pénétrable pour les non-initiés. L'habitat dispersé en hameaux, souvent partiellement abandonnés depuis l'exode rural de l'entre-deux-guerres, offre de nombreuses possibilités de refuge. L'obligation du Service du travail obligatoire (STO) imposée depuis à tous les hommes de plus de 18 ans favorise les complicités familiales nécessaires à la protection des réfractaires.

Le ravitaillement s'organise grâce aux contacts dans la population rurale. À Grignols, le boulanger Mirabel détourne les rations de pain hebdomadaires, tandis que des paysans fournissent des pommes de terre. Un réseau de renseignement se met en place : agents de liaison, télégraphiste de Saint-Alvère interceptant les communications, fermiers utilisant des signaux convenus comme l'exposition d'un drap à la fenêtre.

Organisation de la clandestinité

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La sécurité du maquis repose sur des règles strictes. L'usage d'un pseudonyme est obligatoire, seul le chef connaissant l'identité réelle de ses hommes. Aucun document personnel n'est conservé, nécessitant l'obtention de faux papiers d'identité et cartes d'alimentation fournis par des spécialistes comme André Bord (alias « Bronzé ») et Jean Claus (alias « Alouette »), deux Alsaciens qui rejoignent le maquis en mai 1944.

La mobilité constitue une contrainte permanente. De mi-février à fin , le groupe change huit fois de bivouac pour des durées variant de deux à 20 nuitées, le campement de Durestal constituant un record avec cinq semaines (mi-mai au ). Les sites sont choisis selon des critères précis : proximité d'une source d'eau, présence d'abris (granges, bergeries) en lisière de bois, et accès par un chemin.

Formation et armement

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L'entraînement comprend l'organisation de sentinelles jour et nuit, placées à 300 et 150 mètres en avant-postes et relevées toutes les deux heures. L'armement reste précaire au début de 1944 : pour une trentaine d'hommes, l'équipement se compose d'un fusil MAS 36, d'un fusil Lebel d'avant 1914, de deux pistolets mitrailleurs Sten défaillants et de quelques revolvers. Les munitions étant rares, l'entraînement se limite au maniement des armes (montage, démontage, chargement, déchargement, entretien) les yeux fermés.

L'arrivée fin d'un instructeur du Special Operations Executive (SOE), le capitaine Jean Pierre (surnommé « Tchatteuton »), marque un tournant. Il apporte l'expertise des explosifs, des crayons allumeurs à retardement, des grenades Gamon et une radio permettant d'écouter Radio Londres. Le , le maquis réussit son premier sabotage ferroviaire aux Moulineaux sur la ligne Périgueux-Bordeaux après trois tentatives, participant ainsi au « plan vert » de préparation du débarquement allié.

Après le 6 juin 1944

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Le débarquement de Normandie transforme l'échelle des opérations. L'appel du général de Gaulle provoque un afflux massif au camp de Durestal : les effectifs passent de 150 à plus de 800 hommes en une semaine. Cette concentration inquiète Ancel, d'autant que la 2e division SS Das Reich, en route vers la Normandie, terrorise la région (massacres de Tulle le et d'Oradour-sur-Glane le ).

Le maquis participe à plusieurs combats d'envergure. Près de Vergt, le , un tir raté avec l'unique bazooka, utilisé pour la première fois, fait reculer trois chars ennemis. Le , à Grand-Castang l'arme est utilisée avec succès, mais le groupe déplore dix blessés graves et trois morts. Le 24 juin, les Allemands attaquent le camp de Durestal en utilisant des fusées incendiaires. La discipline et l'organisation, remarquées par André Malraux lors de sa visite début juin, permettent l'évacuation en bon ordre.

Actions d'envergure de juillet 1944

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Le maquis Ancel prend part à deux opérations majeures en juillet : les parachutages du à Loubressac et Moustoulat près de Moncaux-sur-Dordogne nécessitant trois nuits de convoyage, et le « hold-up » du convoi de la Banque de France dans la nuit du 26 au à la gare de Neuvic-sur-Isle, permettant la saisie de 2,8 milliards de francs.

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Insigne de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine

De la Légion Alsace-Lorraine à la Brigade indépendante Alsace-Lorraine

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Ces succès attirent d'autres groupes maquisards qui se joignent au maquis Ancel pour former la « Légion Alsace-Lorraine ». Grâce au recrutement assuré par Adelphe Peltre puis Georges Bennetz après l'arrestation de Gustave Houver le , les réfugiés alsaciens-mosellans y sont particulièrement nombreux. L'unité participe à la libération de la région avant de devenir le bataillon « Strasbourg », commandé par Antoine Diener. Elle forme la principale composante de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine (BIAL) nouvellement constituée et dirigée, entre autres, par André Malraux pour libérer l'Alsace-Lorraine.

Notes et références

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Voir aussi

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image : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

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  • Marie-Noèl Diener-Hatt, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Maquis ANCEL - 1944, refuge d'Alsaciens-Mosellans en Dordogne », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). image
  • Bernard Metz, Les résistances des Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale, 1939 - 1945: actes du colloque ... à Strasbourg, 19 et 20 novembre 2004, Centre Régional Univ. Lorrain d'Histoire, site de Metz, coll. « Publications du Centre de recherche histoire et civilisation de l'Université de Metz », , 334 p. (ISBN 978-2-85730-033-5), « De la 7ème colonne d'Alsace à la brigade indépendante Alsace-Lorraine », p. 175-207.
  • Léon Mercadet, La Brigade Alsace-Lorraine, Paris, Grasset, , 285 p. (ISBN 978-2-246-30811-9).
  • Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, P. Fanlac, (ISBN 978-2-86577-072-4).
  • Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La Lauze, (ISBN 978-2-912032-65-2).

Articles connexes

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  • Brigade indépendante Alsace-Lorraine.
  • Groupes mobiles d'Alsace.
  • Antoine Diener

Liens externes

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  • A. P. Peltre, « Parcours chronologique résumé du maquis Ancel, février - août 1944 » [PDF], sur http://comebal.free.fr, (consulté le ).
  • [vidéo] France 3 Nouvelle-Aquitaine, « Résistance : les 80 ans du maquis Ancel », sur YouTube, .
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