John Chandos
Ne doit pas être confondu avec Chandos.
John Chandos, en français Jean Chandos, né vers 1320 dans le Derbyshire (Angleterre) et mort le à Morthemer (actuel département français de la Vienne), est considéré comme le plus grand capitaine anglais des premières décennies de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il a notamment participé aux batailles de Crécy (1347), de Poitiers (1356), d'Auray (1364) et de Najera (1367).

Vicomte |
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Naissance | Derbyshire |
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Décès | Valdivienne |
Activité | Militaire |
Père | Sir Edward Chandos, of Radborne (d) |
Mère | Isabel Twyford (d) |
Grade militaire | Connétable |
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Conflits | Guerre de Cent Ans Première guerre civile de Castille |
Distinction | Ordre de la Jarretière |
Biographie
Origines familiales et débuts (jusqu'en 1347)
Né dans le Derbyshire vers 1320 d'une lignée de petite noblesse, il réussit grâce à ses talents militaires à s'imposer dès le début de la guerre franco-anglaise.
En 1339, il est remarqué par le roi Édouard III lors du siège de Cambrai. À partir de ce moment, il fait partie de toutes les expéditions anglaises en France.
Il le conseille lors de la chevauchée de Normandie en 1346. À Crécy (1347), c'est lui qui commande véritablement l'armée du prince Édouard (futur Prince Noir), qui est à l'avant-garde et subit la charge de l'armée du roi de France Philippe VI.
Après le siège de Calais, le roi lui confie la formation militaire de son fils. En 1349, il est parmi les membres fondateurs de l'ordre de la Jarretière.
Campagnes de 1355 et 1356
En 1355 et 1356, il seconde le Prince Noir dans son combat contre le roi Jean le Bon. Il est à la tête d'une des colonnes anglo-gasconnes lors de la chevauchée de 1355 vers le Languedoc.
Au cours de la celle de 1356 vers le Poitou sa compagnie prend et détruit Aubigny (actuel département du Cher) puis rejoint le gros des troupe d'Édouard à Romorantin. Il participe à la bataille de Poitiers : plus que le prince de Galles, médiocre militaire[réf. nécessaire], il peut être considéré comme le vainqueur de Jean le Bon, qui est fait prisonnier.
Le traité de Brétigny (1360) et ses suites
En 1360, Édouard III lui fait suffisamment confiance pour être l'un des négociateurs du traité de Brétigny.
En 1361, il est fait connétable d'Aquitaine[réf. nécessaire] et lieutenant-général des territoires français passés aux mains du roi d'Angleterre, qui lui fait également don de la forteresse de Saint-Sauveur-le-Vicomte en Normandie. Le , missionné par Édouard III, il se rend à Paris où il essaie vainement de rencontrer le roi de France, revenu de captivité.
De à , il parcourt les territoires cédés ou rétrocédés au roi d'Angleterre par le traité de Brétigny (Poitou, Basse Saintonge, Angoumois, Limousin, Périgord, Quercy, etc.). Il prend possession des villes et châteaux, reçoit les serments d'allégeance des seigneurs et des autorités municipales, et met en place une nouvelle administration.
Participation à la guerre de Succession de Bretagne (1364)
En 1364, le roi envoie Chandos en Bretagne aider le duc Jean IV dans son combat contre le prétendant Charles de Blois, favori du roi de France. Les troupes françaises sont commandées par Bertrand du Guesclin.
En août, Chandos met le siège devant Auray, ville tenue par les partisans du prétendant. Le 29 septembre, du Guesclin tente de dégager la ville, mais son intervention tourne au désastre. Charles de Blois est tué pendant le combat et du Guesclin est fait prisonnier:123:462. La bataille d'Auray met fin à la guerre de Succession de Bretagne au profit de la dynastie de Montfort (qui règne sur le duché jusqu'à Anne de Bretagne).
Intervention en Castille (1366-1367)
En 1366, il seconde le Prince Noir dans le royaume de Castille pour remettre sur son trône Pierre Ier de Castille (Pierre le Cruel), qui a été renversé par son demi-frère, Henri II, allié à la France.
L'armée d'Henri est commandée par Bertrand du Guesclin qui se trouve de nouveau face à son ancien adversaire. Le , l'affrontement a lieu à Nájera, à mi-chemin entre Pampelune et Burgos. Les troupes d'Henri II sont vaincues, du Guesclin est de nouveau prisonnier de Chandos:268.
Dernières années (1366-1369)
En 1369, le Prince Noir le nomme sénéchal du Poitou.
La guerre est alors en train de reprendre contre le roi de France Charles V.
Mort et funérailles
Le 31 décembre, il est blessé au cours d'une escarmouche près du pont de Lussac-les-Châteaux (actuel département de la Vienne). Il a été frappé soit par la lance de Guillaume Boitel soit par la flèche d'Alain de Guigneux.
Transporté à Morthemer (aujourd'hui commune déléguée de celle de Valdivienne), il meurt peu après.
Regretté par Édouard III, il l'est aussi par Bertrand du Guesclin, qui admirait son courage et son talent militaire.
Il est inhumé dans l'église de Morthemer.
Son tombeau a disparu, peut-être lors de travaux de restauration au XIXe siècle, mais l'épitaphe a été conservée :
Je Jehan Chandos, des Anglois capitaine,
Fort chevaler, de Poictou seneschal,
Après avoir faict guerre très lointaine
Au roi françois tant à pied qu’à cheval
Et pris Bertrand de Guesquin en un val,
Les Poictevins près Lussac me defirent
A Mortemer mon corps enterrer firent.
En une cercueil élevé tout de neuf
En l'an de grâce divine MCCCLXIX
- Cénotaphe de Jean Chandos à Mazerolles.
- Détail de la stèle.
Peu après sa mort, un cénotaphe est érigé en sa mémoire par les autorités anglaises[réf. nécessaire] sur les rives de la Vienne, à l'endroit où a eu lieu le combat. Déplacé au XIXe siècle pour le mettre à l'abri des crues, à l'initiative de la société d'histoire locale, il a été classé aux Monuments Historiques en 1909 et est aujourd’hui visible dans un petit jardin aux Aubeniaux (commune de Mazerolles), entre la rue Jean Chandos et la route de Gouex, sur la commune de Mazerolles.
Notes et références
- George Frederick Beltz, Memorials of the Order of the Garter, from Its Foundation to the Present Time : Including the History of the Order; Biographical Notices of the Knights in the Reigns of Edward III. and Richard II., the Chronological Succession of the Members…, Paris, W. Pickering, , 439 p. (lire en ligne), p. 69.
- Abel Bardonnet, Procès-verbal de délivrance à Jean Chandos, commissaire du roi d'Angleterre, des places françaises abandonnées par le Traité de Brétigny, Paris, L. Clouzot, , 161 p. (lire en ligne), EHsBAAAAQAAJ.
- Procès-verbal de délivrance à Jean Chandos, commissaire du roi d’Angleterre, des places françaises abandonnées par le traité de Brétigny, d’après le manuscrit du musée Britannique - A. Bardonnet - Niort - 1867 Histoire Passion.
- Christophe-Paulin de La Poix de Freminville, Histoire de Bertrand du Guesclin, Connétable de France et de Castille, considérée principalement sous le rapport stratégique, poliorcétique et militaire en général, Paris, A. Proux, , 522 p. (lire en ligne), p. 246.
- Le Combat de trente Bretons contre trente Anglois : publié d'après le manuscrit de la Bibliothèque du Roi, par G. A. Crapelet, Paris, Georges-Adrien Crapelet, , 110 p. (lire en ligne), p. 62.
- Société de l’histoire de France, Numéro 188 de Chroniques de Jean Froissart, Gaston Raynaud, Paris, Honoré Champion, (lire en ligne), lxxv.
- Le trouvère Cuvelier, « Cuvelier, Chronique, ou roman de Bertrand Du Guesclin, en vers "Cy commence le romant de Bertran de Claquin" », Bibliothèque nationale de France. Bibliothèque de l'Arsenal, 1401-1425, f576.item p. 285v (lire en ligne, consulté le )
- Jean Froissart, quand il était historiographe de la reine Philippine à la cour du roi Édouard III, donc appointé par la cour d'Angleterre, a écrit que l'auteur du coup de lance mortel était le seigneur de Saint-Martin que les Anglais ont blessé mortellement en représailles alors qu'il s'était constitué prisonnier. Mais les chroniqueurs ou historiens français du XIVe – XVIIe siècle attribuent la mort de Chandos à d'autres : le trouvère Cuvelier à la flèche d'Alain-de-Guigneux et La Haye du Chastelet à la lance de Guillaume Boitel, Il semblerait que Jean Froissard n'ait pas voulu froisser le roi d'Angleterre son seigneur, en rapportant que Chandos, ami du monarque, avait été tué sans épée et par un chevalier sans titre d'importance. Il fallait aussi justifier l'assassinat de Saint-Martin par un motif autre qu'une simple erreur sur la personne.
- Hilaire-Alexandre Briquet, Histoire de la ville de Niort depuis son origine jusqu’au règne de Louis-Philippe 1er, Niort, Robin, , 485 p. (lire en ligne), p. 68.
- D'après Samuel Rush-Meyrick, « Tomb of Sir John Chandos », Archaeologia, Or, Miscellaneous Tracts, Relating to Antiquity, vol. 20, , p. 486
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Nicolas Savy, « The Chevauchée of John Chandos and Robert Knolles : Early March to Early June, 1369 », Journal of Medieval Military History, Boydell Press, vol. 7 « The Age of the Hundred Years War », , p. 38-56.
Articles connexes
- Chandos Herald
- Thierry la Fronde
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