Instruction publique

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L'instruction publique est le système d'éducation géré, financé et organisé par l'État.

Elle désigne le système éducatif national de chaque pays, administré par les pouvoirs publics et financé par les impôts.

Le terme s’applique en premier lieu à l’éducation formelle – préscolaire, primaire et secondaire – mais englobe également l’enseignement supérieur ou technique lorsqu’il bénéficie d’un financement public.

L'instruction publique comprend généralement la planification, la supervision et parfois la mise en œuvre directe de programmes d’enseignement à différents niveaux académiques, en particulier ceux considérés comme obligatoires par la législation.

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L’objectif principal de l’éducation publique est d’assurer l’accès universel à l’instruction et de favoriser le développement de compétences permettant une participation à la société. Dans la plupart des pays, l’État prend en charge l’infrastructure, le personnel enseignant et les ressources pédagogiques. Des organismes publics, tels que les ministères ou départements de l’éducation, sont responsables de l’organisation et du contrôle du système éducatif.

L’éducation publique implique généralement:

• L’obligation de scolarisation jusqu’à un certain âge ;
• La certification des enseignants et des programmes par les autorités publiques ;
• L’application de normes et d’évaluations nationales.

Historiquement, les systèmes éducatifs ont souvent été liés à la religion et aux traditions culturelles. Dans l’Égypte ancienne, les écoles des temples enseignaient la religion, l’écriture, les sciences et l’architecture. En Inde, l’enseignement était majoritairement assuré par les prêtres, tandis qu’en Chine, il reposait sur les enseignements de Confucius, Lao Tseu et d’autres philosophes. Ainsi, la culture et la philosophie de vie d’un peuple sont indissociables de son système éducatif, l’éducation constituant un moyen de perpétuer les valeurs et modes de vie propres à chaque civilisation.

Les sociétés primitives ne possédaient ni écoles ni pédagogie structurée, mais la transmission des savoirs s’effectuait de manière informelle au sein du groupe. Les grandes civilisations instaurèrent ensuite des institutions éducatives organisées. En Chine, la Haute École impériale Shang Hsiang (2257–2208 av. J.-C.) est considérée comme l’une des premières universités connues.

L'ordonnance du 13 décembre 1698 édictée par Louis XIV oblige les parents de France à envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales, dites «petites écoles»

La Révolution organise ensuite un réseau d'écoles qui ont pour raison d'être de remplacer, à terme, l'instruction locale et obligatoire donnée principalement par les religieux à la population. Cette instruction par les religieux sera néanmoins longtemps encore la seule accessible, car Condorcet, auteur des Mémoires sur l'instruction publique, sera pourchassé et arrêté par les Jacobins, tandis que Napoléon se souciera presque exclusivement de l'enseignement secondaire. Condorcet avait rejeté la notion même d'éducation nationale, car il y lisait un risque certain de transformation de l'instruction en endoctrinement, sous prétexte d'éducation.

L'administration de l'instruction publique reste longtemps une des divisions du ministère de l'Intérieur créé le 7 août 1790, ce rattachement restant effectif jusqu'en 1824.

En 1932, le gouvernement Herriot innove en instaurant le ministère de l'Éducation nationale. L'expression date de la Révolution, où elle était employée par les partisans de la prise en main par l'État des affaires d'enseignement, puis elle est réapparue dans les années 1910-1920 sous la plume des adversaires de la division du système éducatif en différentes filières. Anatole de Monzie, qui avait déjà été auparavant ministre de l'Instruction publique, est le premier ministre à porter cette nouvelle titulature, qui représente à l'époque l'égalité scolaire et de développement de la gratuité de l'école (qui n'étaient pas encore accessibles à tous les enfants en dépit des actions de Victor Duruy d'abord, puis Jules Ferry et Jules Grévy).

En France, le ministère de l'Instruction publique est le nom donné à l'actuel ministère de l'Éducation nationale de 1824 à 1932. Par extension, la même appellation est parfois utilisée pour les départements équivalents dans d’autres pays francophones.

Le pédagogue brésilien Paulo Freire considérait l’éducation comme un investissement social à haut rendement, capable d’accroître la tolérance et la cohésion sociale. Il mettait en garde contre les politiques néolibérales susceptibles d’affaiblir la mission démocratique de l’éducation publique, y voyant un risque pour le pacte démocratique des sociétés latino-américaines. D’après la chercheuse Moriana Hernández, la marchandisation de l’éducation, en tant que droit humain, compromet ses finalités sociales, la logique marchande visant l’expansion du capital plutôt que l’amélioration de la qualité éducative.

La Commission de l'éducation nationale (en polonais : Komisja Edukacji Narodowej, KEN) est le premier ministère de l'instruction publique en Europe, créé le 14 octobre 1773 par la Diète (Parlement) de la république des Deux Nations sur proposition du roi polonais, Stanislas Auguste Poniatowski. C'est la première administration de l'instruction publique moderne et indépendante des Églises. Sa devise est «L’éducation est une affaire d’intérêt public».

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