Temple protestant du Marais, château de Berny, château de Maisons, château de Balleroy, église du Val-de-Grâce
modifier - modifier le code - modifier Wikidata
Il est considéré comme le principal précurseur de l’architecture classique en France.
Biographie
Né dans le faubourg Saint-Victor, il est le fils d’Absalon Mansart, maître charpentier au service du roi, et de Michelle Le Roy, elle-même issue d’une famille d'architectes et d'ingénieurs dont Philibert Le Roy, l'architecte du Versailles de Louis XIII. Il est le quatrième de sept enfants. Son père meurt en 1610 alors qu’il n’est âgé que de 12 ans.
Formation
De 1612 à 1617, il fut sculpteur et architecte de la ville de Rennes. C'est à cette occasion qu'il rencontra Salomon de Brosse et Charles du Ry (de). De 1618 à 1621, représentant son oncle Marcel Le Roy, il mena les travaux de reconstruction du Pont-Neuf de Toulouse sur les plans de Jacques Lemercier. En 1621, il partit en Normandie pour accomplir une mission semblable sur le pont de Rouen.
Son oncle lui laissa une totale autonomie, ces constructions marquèrent l'achèvement de sa formation,.
Mansart n'eut pas l'occasion d'aller en Italie, car il ne pouvait pas interrompre son activité. Il apprit l'architecture grâce à sa vaste bibliothèque qui lui fit connaître l'architecture française du XVIe siècle et l'architecture italienne.
Carrière
Sa première réalisation notable est la façade de l'église des Feuillants, dont il fournit le dessin en 1623. Cette composition, qui rencontre un certain succès en son temps, est très inspirée de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (1616) de Salomon de Brosse,. La même année, il participe à la rénovation du château de Berny. Cette rénovation plaît à Jean de Choisy, chancelier du duc d'Orléans, qui décide de lui confier la construction du château de Balleroy en 1631. Ce château présente déjà toutes les particularités du style de Mansart : les volumes sont pyramidants, les toits sont écrêtés et coiffés de lanternons et l'escalier est suspendu grâce à une importante maîtrise de la stéréotomie. Cette composition reprend le plan du château du Plessis-Belleville (1628) qu'il avait réalisé. Il reprend également le même système d'escalier en pierre de taille logé dans un pavillon central. De plus, il crée ici une terrasse côté cour et côté jardin, ce qui ouvre le château sur le jardin ; cette formule est très souvent reprise par la suite. En 1634, Gaston d'Orléans décide de faire appel à lui pour créer un nouveau château de Blois, dont seulement une partie a été réalisée (il s'agit de l'actuelle aile Gaston d'Orléans). C'est un projet colossal, abandonné en 1638, à la naissance du futur roi Louis XIV, car Gaston d'Orléans cesse dès lors d'être l'héritier du trône. Ici aussi, il emploie des toits écrêtés et réalise une composition pyramidante. En 1641, René de Longueil fait construire son château de Maisons par Mansart, qui reprend de nombreux éléments du château de Balleroy et qui devient un véritable modèle pour l'architecture ultérieure, comme l'indique Jacques-François Blondel dans son Cours d'Architecture (1771). Il établit véritablement la renommée de l'architecte, qui se distingue aussi par les frais de construction qu'il occasionne ; en effet, il n'hésite pas à détruire ce qu'il juge mal construit pour le reconstruire ensuite. C'est ainsi qu'après avoir construit une aile du château de Maisons, il la fait détruire et reconstruire pour obtenir un résultat le satisfaisant. L'arrestation de René de Longueil fait suspendre les travaux, qui reprennent en 1658. Finalement, alors que ses constructions sont très appréciées, le chantier du Val-de-Grâce, qui lui avait été confié en 1645, lui est repris et donné à Jacques Lemercier en raison des frais que ses exigences engendraient.
Fin de vie
Plaque commémorative au n°5 rue Payenne.
À sa mort, de maladie, au 5 rue Payenne à Paris, où il avait toujours vécu, François Mansart a été inhumé à Saint-Paul.
Il ne s’était pas marié et n’eut pas d’enfants.
Œuvres
François Mansart est crédité des réalisations suivantes :
Châteaux et palais
Le château de Maisons-Laffitte, souvent considéré comme le grand œuvre de Mansart.
1623-1627 : Château de Berny
1627-1628 : Château de Pamfou
1628-1630 / 1655-1656 : Château du Plessis-Belleville
1631 : Château de Balleroy
1631-1632 : Château de Montrouge
1631-1649 : Château de Coulommiers en Brie (parachèvement)
1633-1662 : Château de Pontchartrain
1633-1647 : château du Tremblay sur Mauldre
1635-1638 : Aile Gaston d’Orléans du château de Blois, construite pour Gaston d’Orléans et qui servira de modèle pour le Palais du Luxembourg
1638-1651 : Château de Limours (avant-cour et jardins)
1639-1642 : Château de Chambord (travaux pour Gaston d'Orléans)
1642-1643 : Château du Haut-Fontenay à Fontenay-le-Fleury
1641-1650 / 1658-1660 : Château de Maisons-Laffitte, reconnu comme le chef-d’œuvre de Mansart et un modèle d’architecture classique, copié dans toute l’Europe
1644-1645 : Galerie Mazarine de l'actuelle Bibliothèque nationale, site Richelieu
1644-1666 : Château de Fresnes
1646-1648 : Château de Petit-Bourg (jardins)
1648-1652 : Hôtel de Guénégaud (Paris, rive gauche)
1656-1659 : Château de la Ferté à Reuilly
vers 1660 : Château de Gesvres à Crouy-sur-Ourcq
vers 1660 : Château de Soisy
Premiers plans (repris par Hardouin-Mansart) du château de Pomponne
Plusieurs projets inachevés pour l'aménagement du palais du Louvre , dont une nouvelle façade orientale (1664-1666)
Château de Guiry, à Guiry-en-Vexin, achevé en 1665.
Château de Villette à Condécourt, achevé vers 1669 par son neveu, Jules Hardouin-Mansart.
Édifices religieux
Église Notre-Dame du Val-de-Grâce, Paris.
1623-1625 : Façade de l'église du couvent des Feuillants de Paris
1632-1634 : Temple du Marais (ancienne chapelle du couvent de la Visitation Sainte-Marie), à Paris. Sa construction a été assurée par l’entrepreneur maître-maçon Michel Villedo
1632-1637 : La Visitation du Faubourg Saint-Jacques
1645-1646 : Église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris
1657-1665 : "portail" de l'église des Minimes
Hôtels particuliers et maisons
L'Hôtel de Guénégaud, seul hôtel particulier de Mansart demeuré intact.1631-1632 : Hôtel de Montmorency, rue Sainte-Avoye
1635-1650 : Hôtel de la Vrillière "renommé" Hôtel de Toulouse, siège actuel de la Banque de France (1635), et sa Galerie dorée, pour Louis Ier Phélypeaux à Paris
1642-1643 : Hôtel de Chavigny, rue du Roi-de-Sicile
1642 : La maison de Mansart, rue Payenne
1644 : Hôtel de Blérancourt, place Royale
1648 : Hôtel de Jars, rue de Richelieu
après 1648 - vers 1660 : Hôtel de Guénégaud du Plessis
1651-1653 : Hôtel de Guénégaud, rue des Archives à Paris
avant 1651-1665 : Hôtel de Condé au faubourg Saint-Germain
avant 1652 : Hôtel dit de Châteauneuf, rue Coquillière, Paris
1653-1658 : Hôtel de La Bazinière, quai Malaquais
1660-1661 : Hôtel Carnavalet, surélévation de trois ailes de l'hôtel du XVIe siècle et création d'un escalier (v. 1650)
1660-1664 : Maison de La Bazinière à Issy
Autels
1624-1628 : Autel de Saint-Martin-des-Champs
1628 : Autel de la Vierge dans la cathédrale Notre-Dame de Paris
Monuments funéraires
1655-1657 : Tombeau de Nicolas de Bailleul
1656 : Tombeau des L'Aubespine
1664-1665 : Mausolée des Bourbons à Saint-Denis (projet)
Postérité
François Mansart était un architecte français connu pour la noblesse et la majesté de son architecture. Il s’efforçait de perfectionner les modèles de l’Antiquité et avait un profil précis et correct. Il était également doué pour concevoir la distribution générale d’un plan. Cependant, certains lui ont reproché d’être tombé dans la pesanteur en s’éloignant de l’élégance et de la grâce caractéristiques du siècle de François Ier et en exagérant la noblesse et la dignité pour donner plus de grandeur à ses édifices. Malgré cela, il avait un esprit solide, une imagination féconde, le sentiment du beau et une aversion pour le mauvais goût. Il était également modeste et souvent insatisfait de ses dessins, même lorsqu’ils étaient appréciés par les connaisseurs. La plupart des nombreux édifices érigés par Mansart ont presque tous disparu et ne sont connus que par les gravures ou par une liste laissée par Charles Perrault. Aujourd’hui, pour apprécier le talent de François Mansart, il ne reste plus que le château de Maisons-Laffitte, gravé en sept planches par Mariette, la façade restaurée de l’hôtel Carnavalet à Paris, le temple protestant du Marais et l’hôtel de Guénégaud.
Mansart a popularisé l’usage des mansardes. Les mansardes sont des fenêtres en saillie sur un toit en pente qui permettent d’aménager des pièces sous les combles. Elles sont souvent associées à l’architecture française du XVIIe siècle.
François Mansart a vécu au XVIIe siècle (1598-1666) et est considéré comme l’un des plus grands architectes français. Il préfigure les générations suivantes du classicisme marquées par les architectes Louis Le Vau, Claude Perrault et Jules Hardouin-Mansart.
Notes et références
↑ abcd et eJacques Marec, « François Mansart, précurseur de l'architecture classique en France », sur www.maisonslaffitte.net, (consulté le ).
Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, A. Daly fils et Cie, , 842 p. (lire en ligne), p. 415.
↑ abcd et eÉditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - François Mansart », sur www.larousse.fr (consulté le ).
Costa, 1994, p. 463.
↑ abc et dJean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart : le génie de l’architecture, Paris, Gallimard, , 303 p. (ISBN 2-07-011592-5).
Encyclopédie de l'art, Paris, Librairie générale française, (ISBN 978-2-253-13025-3), p. 629.
↑ abc et dJean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française. De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, , 511 p. (ISBN 2-85620-374-4).
Claude Mignot, « Le château du Plessis-Belleville : François Mansart copie François Mansart », Bulletin Monumental, no 3, , p. 209-220 (lire en ligne).
(en) Gerhard Gietmann, Catholic Encyclopedia, vol. 9, (lire en ligne), François Mansard.
Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 2, Paris, Les Éditions de Minuit, , p. 479.
« Etudes Mansart Architecture XVIIe-XVIIIe Recherche et communication patrimoniale », sur e-monsite.com (consulté le ).
Rémi Mathis, « Travaux au château de Pomponne » Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), dir. A. Gady, Paris, Maison des sciences de l'homme, 2010, p. 305-306.
Jean-Claude Daufresne, Louvre & Tuileries: architectures de papier, Paris, Liège/Bruxelles, Mardaga, 1987, p. 61-66 ; William Peter Jackson Smith, « MANSART FRANÇOIS - », Encyclopædia Universalis [en ligne], "Projets pour le Louvre et la chapelle des Bourbons à Saint-Denis".
« Hôtels de Guénégaud et de Mongelas ; Club de la chasse et de la nature ».
Annexes
Bibliographie et sources
Claude Mignot, François Mansart : un architecte artiste au siècle de Louis XIII et de Louis XIV, Paris, Le Passage, , 238 p. (ISBN 978-2-84742-344-0, lire en ligne)
Jean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart, le génie de l'architecture, Paris, Gallimard, .
Georges Costa, « François Mansart à Toulouse », in Bulletin Monumental, 1994-4, p. 459-470, (lire en ligne).
Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, André, Daly fils et Cie, , p. 395-6.
Anatole de Montaiglon, « La Mansarade, satire contre François Mansart suivi d'un arrêt de Louis XIV en faveur de la gravure », Archives de l'art français, 2e série, t. 2, , p. 242-266 (lire en ligne).
Charles Perrault, « François Mansart architecte », Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, Paris, Antoine Dezallier, t. 1, , p. 87-88 (lire en ligne)
Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, , p. 502-3.
Victor Ruprich-Robert, L’Église et le monastère du Val-de-Grâce, Paris, Ve A. Morel et Cie, , p. 81-9.
Articles connexes
Une mansarde, ou toit « à la Mansart », contient terrasson et brisis
Les architectes Jules Hardouin-Mansart et Pierre Delisle-Mansart ses petits-neveux et ont ajouté son nom de famille aux leurs par opportunisme.
Les architectes Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne et Jean Mansart de Jouy sont ses arrière-arrière-petits-neveux.
Liens externes
British Museum
Nationalmuseum
RKDartists
Union List of Artist Names
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Biografisch Portaal van Nederland
Britannica
Brockhaus
Den Store Danske Encyklopædi
Deutsche Biographie
Enciclopedia italiana
Enciclopedia De Agostini
Gran Enciclopèdia Catalana
Hrvatska Enciklopedija
Internetowa encyklopedia PWN
Nationalencyklopedin
Store norske leksikon
Treccani
Universalis
Visuotinė lietuvių enciklopedija
Notices d'autorité :
VIAF
ISNI
BnF (données)
IdRef
LCCN
GND
Italie
Espagne
Pays-Bas
Pologne
Israël
NUKAT
Vatican
Australie
Tchéquie
http://philippecachau.e-monsite.com
François Mansart, précurseur de l’architecture classique en France
François Mansart sur Structuræ
Portail du baroque
Portail du classicisme
Portail de l’architecture et de l’urbanisme
Portail du Grand Siècle
wikipédia, wiki, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, pc, web, ordinateur, Informations sur François Mansart, Qu’est-ce que François Mansart ? Que signifie François Mansart ?
Laisser une réponse
Vous voulez participer à la discussion ?N'hésitez pas à contribuer !